Le 3114 est le numéro national de prévention de suicide. Consultez le site pour plus d'informations sur la prévention du suicide.

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, ou si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114.

Vieillir avec un trouble de l'humeur

Les membres du Clubhouse de Lille ont partagé quelques-unes de leurs interrogations et de leurs appréhensions face à l’idée de vieillir avec un trouble de l’humeur.

L’équipe médicale de DEMHETER apporte ici quelques éléments de réponse.

Effets des traitements

Traitements et espérance de vie

« Quels sont les effets des traitements pris sur le long terme sur l'espérance de vie ? »

Un trouble de l’humeur non pris en charge augmente le risque de morbi-mortalité : réduction de l’espérance de vie, addictions, tentative de suicide, décès par suicide.

Suivre un traitement permet de réduire ce risque et d’améliorer la qualité de vie.

Effets sur le métabolisme

« Quels sont les effets des traitements pris sur le long terme sur le métabolisme ? »

Chaque individu peut réagir différemment aux traitements.

La plupart des médicaments sont métabolisés par le foie : une surveillance de la tolérance hépatique est parfois nécessaire lorsque l’on prend un traitement sur le long court.

Concernant le lithium, il est nécessaire de réaliser un bilan sanguin régulier pour surveiller la tolérance du rein et de la thyroïde. En cas d’anomalie de votre bilan sanguin, votre médecin vous adressera à un spécialiste.

Troubles de la mémoire/maladie d'Alzheimer

« Existe-t-il un lien entre la prise de traitements, comme les neuroleptiques, et les troubles de la mémoire/maladie d'Alzheimer ? »

Il existe un lien entre les troubles de l’humeur (trouble bipolaire, dépression) et la démence 1.

En revanche, à ce jour on ne retrouve pas :

La prise de traitements anticholinergiques peut temporairement entraîner des troubles cognitifs. Certaines études tendent vers la conclusion que la prise simultanée de plusieurs traitements anticholinergiques au long court (certains antidépresseurs, antihistaminiques et traitements pour décontracter la vessie) pourrait causer des troubles cognitifs persistants, même après l’arrêt de ces traitements 3.

Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Perte de libido

« La perte de libido peut-elle être accentuée par la prise de traitements sur le long terme ? »

La perte de libido peut être liée à la prise d’un traitement. Elle peut être améliorée par des adaptations de traitement.

Les troubles de l’humeur, l’âge et les maladies cardiovasculaires peuvent également entraîner une perte de libido.

Un bilan doit être réalisé auprès de votre médecin traitant.

Évolution des troubles

« Avec l'âge, les troubles de l'humeur peuvent-ils se stabiliser ou au contraire le risque de rechute est-il plus important ? »

Avec l’âge, les troubles de l’humeur peuvent être plus sévères ou pharmaco-résistants en cas de rechute.

Cependant, une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation équilibrée, activité physique régulière et adaptée à vos capacités physiques) associée à un suivi et à une prise en charge adaptée participent à stabiliser un trouble de l’humeur.

Références

  1. Miniawi, S. E., Orgeta, V., & Stafford, J. (2022). Non-affective psychotic disorders and risk of dementia: a systematic review and meta-analysis. Psychological medicine, 52(15), 1–13. Advance online publication. https://doi.org/10.1017/S0033291722002781

  2. Tournier, M., Pambrun, E., Maumus-Robert, S., Pariente, A., & Verdoux, H. (2022). The risk of dementia in patients using psychotropic drugs: Antidepressants, mood stabilizers or antipsychotics. Acta psychiatrica Scandinavica, 145(1), 56–66. https://doi.org/10.1111/acps.13380 2

  3. Gray, S. L., Anderson, M. L., Dublin, S., Hanlon, J. T., Hubbard, R., Walker, R., Yu, O., Crane, P. K., & Larson, E. B. (2015). Cumulative use of strong anticholinergics and incident dementia: a prospective cohort study. JAMA internal medicine, 175(3), 401–407. https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2014.7663